Pourquoi est-il nécessaire d’arrêter le sucre ajouté ?
Le sucre, je dirais même, les sucres, sont désormais partout dans notre alimentation moderne. Il y a ceux que nous avons conscience de consommer parce qu’ils ont tout simplement le gout sucré et puis il y a les autres. Les sucres cachés derrière des noms méconnus comme « amidon modifié » ou « maltodextrine » …, et enfin les faux amis. Ces aliments qu’on qualifie souvent de sucres lents mais qui , au final, se comportent comme des vraies bombes dans notre organisme.
Sucre et santé… Les liaisons dangereuses.
Surpoids et obésité :
Les graisses ont longtemps été accusées, à tort, de faire grossir. Le principal responsable est en réalité le sucre. Les conséquences de ce surpoids sont désormais connues et malheureusement nombreuses :
- Le diabète de type 2, maladie insidieuse (car silencieuse) est désormais un vrai problème de santé publique dans de nombreux pays et l’OMS s’alarme de sa croissance exponentielle ( 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014).
- La maladie du foie gras est une autre maladie silencieuse, la NASH (acronyme anglais qui signifie : stéato-hépatite non alcoolique) n’est autre qu’une accumulation de graisses dans le foie liée à la consommation excessive de sucre en particulier de fructose (soda).
- Les maladies coronariennes favorisées par l’hyperinsulinisme (forte sécrétion d’insuline), conséquence d’une glycémie qui fait le yoyo.
Déséquilibre du microbiote :
Les avancées sur le microbiote, notre petit zoo intérieur, montrent qu’une alimentation riche en sucre favorise la dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre et/ou un appauvrissement de nos microorganismes amis. Or nous savons désormais qu’un microbiote qui n’est pas en bonne santé est lui-même la cause de nombreuses pathologies.
Cancers :
De nombreuses publications démontrent aujourd’hui qu’une consommation excessive de sucre ajouté est associée à un surrisque de cancer selon les conclusions de l’étude Nutrinet-Santé
Vieillissement accéléré :
Lorsqu’un sucre rencontre une protéine dans l’organisme, cette dernière est neutralisée par un phénomène appelé glycation. Pour imager ces propos c’est un phénomène de caramélisation qui endommage nos tissus, nos cellules en créant la production de radicaux libres. Ces substances sont des accélérateurs du vieillissement en particulier de la peau, de la rétine et des vaisseaux sanguins et artériel.
Le cerveau qui part en vrille
Comme si ce n’était pas tout, la consommation de sucre ajouté perturbe aussi notre système nerveux central et influe sur notre comportement.
Sucre et comportement
Le Dr Schoenthaler, professeur de criminologie
(California State University), s’intéresse aux impacts de l’alimentation (en particulier ceux du sucre) sur le comportement.
En 1983, il réalise une étude sur 3 000 adolescents incarcérés. Les snacks quotidiens sont remplacés par des alternatives saines contenant moins de sucre et moins d’aliments raffinés.
Les résultats sont sans appel : Tous les comportements agressifs, asociaux et les tentatives de suicide sont en régression !
Pourquoi le sucre rend-il donc agressif ?
Une prise importante de sucre provoque une hyper élévation de la glycémie, puis de l’insuline et provoque en réaction une hypoglycémie. Cette dernière peut se faire ressentir par un coup de barre, de l’anxiété, voire de la colère et surtout une furieuse envie de sucre. L’organisme est en stress car il manque de sucre, le cerveau sécrète alors du glutamate, un neurotransmetteur excitateur qui aggravera l’état de nervosité, voire d’agressivité.
Sucre et dépendance
Plus récemment, une expérience menée par Serge Ahmed (Directeur de recherche au CNRS au sein de l’Institut des maladies neurodégénératives, à l’Université de Bordeaux 2), sur des rats cocaïnomanes a démontré que lorsque ces derniers étaient en manque et qu’on leur laissait le choix entre la cocaïne et le sucre, ils allaient en priorité vers le sucre.
Même si, à la différence des drogues, il n’y a pas d’altération du jugement, le sucre active les mêmes circuits au niveau cérébral, ce qui explique les phénomènes de dépendance.
Et on peut ajouter à tout cela : les problèmes bucco-dentaires, la déminéralisation, la baisse des défenses immunitaires… qui sont aussi des conséquences d’une consommation excessive de sucre.